
Catégorie : Roman
Cabossé
⭐⭐⭐⭐⭐
Extrait / Résumé
Quand Roy est né, il s’appelait Raymond. C’était à Clermont. Il y a quarante-deux ans. Il avait une sale tronche. Bâti comme un Minotaure, il s’est taillé son chemin dans sa chienne de vie à coups de poing : une vie de boxeur ratée et d’homme de main à peine plus glorieuse. Jusqu’au jour où il rencontre Guillemette, une luciole fêlée qui succombe à son charme, malgré son visage de "tomate écrasée"…
Et jusqu’au soir où il croise Xavier, l’ex jaloux et arrogant de la belle – lequel ne s’en relèvera pas…
Roy et Guillemette prennent alors la fuite sur une route sans but.
Une cavale jalonnée de révélations noires, de souvenirs amers, d’obstacles sanglants et de rencontres lumineuses.
Et jusqu’au soir où il croise Xavier, l’ex jaloux et arrogant de la belle – lequel ne s’en relèvera pas…
Roy et Guillemette prennent alors la fuite sur une route sans but.
Une cavale jalonnée de révélations noires, de souvenirs amers, d’obstacles sanglants et de rencontres lumineuses.
Ce que j'ai aimé
L'écriture, l'humour noir,
Je recommande
Oui
Mon avis personnel
Un bon livre nécessite une histoire riche, avec retournements de situation et pléthore d'événements. Enfin ça, c'est ce dont j'étais certain avant de lire « Cabossé » de Benoît Philippon…
Car globalement, l'histoire de « Cabossé » pourrait tenir sur bien moins de pages que les 272 qui le compose. La trame est simple sans être simpliste, ça n'entre pas dans une grande aventure ; pas de grand héros qui sauve le monde ou de super-vilain qui veulent le conquérir. Pas d'élu à révéler ni de trésor à trouver… Enfin pour le trésor, si quand même, mais pas celui auquel on pourrait penser.
Roy (ou Raymond pour les victimes) fait la rencontre de Guillemette via un site de rencontre, un peu au hasard, un peu par dépit. Ça démarre direct en plan Q et aurait pu s'arrêter là… Mais le coup de rein devient un coup de foudre et l'orage va déferler sur nos personnages ; orage qui va les mener dans une sorte de road trip à l'arrache, sans attache autre que leur amour naissant.
Si on a coutume de dire que « Le voyage est plus important que la destination », ici en revanche, ni le voyage, ni la destination importe ; c'est le récit du voyage et de sa destination l'important, et surtout la narration qui fait tout.
L'auteur a une plume remplie d'humour noir et de cynisme. Il manie les mots avec brio, raconte l'histoire de ce couple atypique à coup de vannes, de métaphores diverses et (a)variées. Il nous dépeint un monde réaliste et sombre. Il jure et insulte avec poésie, il te fait rire avec ses réflexions et métaphores agrémentées de jeux de mots… Sans compter les dialogues qui sont un régal et qui auraient parfois leur place dans un sketch. Il pose un regard pessimiste sur la vie et le monde en général, contrebalancé par l'optimisme et l'espoir qu'il a envers les êtres humains ; enfin certains êtres humains. Et l'amour aussi, surtout l'amour… Car c'est bien là le trésor qu'on trouve dans ce livre.
Car si le monde est merdique, l'amour donne envie d'y rester. Si la société est pourrie, l'amour y apporte de l'espoir et le courage d'y (sur)vivre ; tel est la philosophie qui est ressortie de cette lecture. Une lecture qui vous fera beaucoup rire, parfois pleurer et quelques fois vous révolter.
J'ajouterais que, personnellement, je me suis beaucoup attaché à Roy et Guillemette ; ces êtres « cabossés » que la vie n'a pas épargnés, mais qui ont eu la chance de se croiser… Je me suis par ailleurs beaucoup retrouvé dans le personnage de Roy : ses maladresses, sa personnalité, ses réactions, son côté « brut de décoffrage » quand il parle… J'ai eu l'impression de côtoyé une version amplifiée de moi-même, ce qui était assez déroutant par moment.
En bref : un excellent roman, non pas par le « scénario » qu'il apporte, même si c'est déjà une très belle histoire, mais par ses personnages atypiques et sa narration qui l'est tout autant.
Car globalement, l'histoire de « Cabossé » pourrait tenir sur bien moins de pages que les 272 qui le compose. La trame est simple sans être simpliste, ça n'entre pas dans une grande aventure ; pas de grand héros qui sauve le monde ou de super-vilain qui veulent le conquérir. Pas d'élu à révéler ni de trésor à trouver… Enfin pour le trésor, si quand même, mais pas celui auquel on pourrait penser.
Roy (ou Raymond pour les victimes) fait la rencontre de Guillemette via un site de rencontre, un peu au hasard, un peu par dépit. Ça démarre direct en plan Q et aurait pu s'arrêter là… Mais le coup de rein devient un coup de foudre et l'orage va déferler sur nos personnages ; orage qui va les mener dans une sorte de road trip à l'arrache, sans attache autre que leur amour naissant.
Si on a coutume de dire que « Le voyage est plus important que la destination », ici en revanche, ni le voyage, ni la destination importe ; c'est le récit du voyage et de sa destination l'important, et surtout la narration qui fait tout.
L'auteur a une plume remplie d'humour noir et de cynisme. Il manie les mots avec brio, raconte l'histoire de ce couple atypique à coup de vannes, de métaphores diverses et (a)variées. Il nous dépeint un monde réaliste et sombre. Il jure et insulte avec poésie, il te fait rire avec ses réflexions et métaphores agrémentées de jeux de mots… Sans compter les dialogues qui sont un régal et qui auraient parfois leur place dans un sketch. Il pose un regard pessimiste sur la vie et le monde en général, contrebalancé par l'optimisme et l'espoir qu'il a envers les êtres humains ; enfin certains êtres humains. Et l'amour aussi, surtout l'amour… Car c'est bien là le trésor qu'on trouve dans ce livre.
Car si le monde est merdique, l'amour donne envie d'y rester. Si la société est pourrie, l'amour y apporte de l'espoir et le courage d'y (sur)vivre ; tel est la philosophie qui est ressortie de cette lecture. Une lecture qui vous fera beaucoup rire, parfois pleurer et quelques fois vous révolter.
J'ajouterais que, personnellement, je me suis beaucoup attaché à Roy et Guillemette ; ces êtres « cabossés » que la vie n'a pas épargnés, mais qui ont eu la chance de se croiser… Je me suis par ailleurs beaucoup retrouvé dans le personnage de Roy : ses maladresses, sa personnalité, ses réactions, son côté « brut de décoffrage » quand il parle… J'ai eu l'impression de côtoyé une version amplifiée de moi-même, ce qui était assez déroutant par moment.
En bref : un excellent roman, non pas par le « scénario » qu'il apporte, même si c'est déjà une très belle histoire, mais par ses personnages atypiques et sa narration qui l'est tout autant.